Alors, l'entreprise. Quel est le caractère complexe de l'entreprise? Tout d'abord, l'entreprise est une organisation vivante. Je dis vivante parce que si l'entreprise, on la conçoit uniquement avec ses bureaux, avec ses machines, avec ses produits vous enlevez son caractère de vie. Et son caractère de vie, c'est dans cette vie que non seulement parce que elle comporte des acteurs qui la font fonctionner du sommet jusqu'à la base, mais elle court les aventures de la vie, les risques de la vie, les chances de la vie. Elle a besoin d'avoir les initiatives de la vie. Elle a besoin d'éviter les erreurs et les illusions. Elle a besoin de, d'affronter l'incertitude. Donc, c'est très important de dire : c'est une organisation vivante. D'autre part, il faut dire que c'est une organisation complexe dans plusieurs sens du terme. Mais, le premier sens, c'est que, elle comporte son unité fondée sur la diversité de ses composants. Non seulement, ses composants humains sont très différents, les uns des autres selon le genre de travail qu'ils ont à accomplir, selon leur spécialisation éventuelle, mais aussi, disons, elle a affaire à des matériaux, des matériels très différents, qu'elle est amenée, parfois, à unifier. Une entreprise qui fabrique des automobiles, elle a au début des matériaux de nature métallurgiques, plastiques et autres et elle assemble tous ces matériaux pour en faire une unité de synthèse qui est la voiture. Donc, si vous voulez, c'est l'unité de la diversité. Ça veut dire il faut tenir compte de ces deux aspects quand on pense à l'entreprise. Il y a un autre aspect, c'est que on considère l'entreprise comme une organisation qui produit des objets, des services, des machines, des objets de consommation, enfin, bon. Et on la voit, l'espace, c'est défini. Je produis des voitures, je produis du parfum, je produis des conseils aux entreprises, et cetera. Or, il faut voir que, une entreprise produit des produits pour, en même temps, s'auto-produire. Le but d'une entreprise, c'est de vivre et comme un être vivant, de se développer. Mais, elle peut se vivre et se développer qu'en développant, effectivement, la vente de ses produits dans les meilleures conditions et en faisant, en ayant un marché de plus en plus étendu qui lui permettra de fabriquer de plus en plus de produits et, par là même, de faire des bénéfices qui lui permettront elle-même de s'agrandir. La tendance naturelle de l'entreprise, enfin, une des tendances est, au moins, de continuer à vivre. C'est l'entreprise modeste ou, peut-être, disons malthusienne qui cherche à continuer son train-train en courant le moins de risques possible. Mais nous sommes dans une époque de risques généralisés et l'entreprise, elle a pour but elle-même. Bon. Alors, donc, c'est ça qu'il faut aussi voir parce que, effectivement, si on met l'accent sur cet aspect-là, on met l'accent sur le caractère d'auto-production de l'entreprise. Et comme vous le savez, toute auto-production a besoin de puiser dans le milieu environnement, le matériel, la nourriture qui lui est tout à fait nécessaire. Et comme ça vous avez une vue un peu plus large, un peu plus complexe de l'entreprise que la vision habituelle. Maintenant, l'entreprise est affrontée à deux types de complexité. La première, c'est celle du milieu extérieur où elle doit trouver ses approvisionnements, où elle doit trouver ses débouchés. Or, dans notre époque actuelle qui est une époque, si vous voulez, de compétition aiguë, qui est une époque de compétition internationale, qui est une époque aléatoire vue, par exemple, sur le marché d'échange, le fait que certaines marchandises bénéficient de conditions favorables comme les chinoises, ou même les américaines, par rapport aux marchandises produites par l'Europe. Donc, l'entreprise doit affronter tous ces aléas extérieurs. C'est d'avoir de prendre conscience de l'incertitude d'être armé pour lutter contre l'incertitude. Donc, d'où l'intérêt, si vous voulez, d'une pensée complexe qui apprend et qui enseigne à mieux affronter les incertitudes et qui, tant aussi bien, existe, pas seulement sur les débouchés, mais sur les fournitures. Regardez aujourd'hui, l'uranium, par exemple, dont a besoin l'énergie nucléaire. Il se trouve dans des régions africaines où ont lieu des conflits civils, ou bien, au Canada. C'est-à-dire que souvent, le problème de fourniture lui-même est aléatoire. Que même lorsqu'il y a une grève des camionneurs ou une grève des transports, ceci empêche la livraison du matériel nécessaire à l'entreprise pour la fabrication. Donc, l'entreprise vit une aventure particulière dans un monde du même incertain et aléatoire. Et la complexité intérieure, c'est qu'elle emploie un certain nombre de personnes dans des fonctions extrêmement différentes, mais que ces personnes employées sont justement des individus humains et chacune avec ses capacités d'initiative, ses capacités d'erreur, ses risques d'illusions mais, en même temps, son intelligence. Et donc, il est très important de ne pas considérer uniquement à travers des chiffres le monde des travailleurs, parce que à ce moment-là, les chiffres les transforment en purs objets manipulables, et de voir en quelle façon on peut compter sur les qualités et sur les problèmes personnels des individus. Donc, c'est ça le problème d'unité dans la diversité de l'entreprise. Elle a, un front intérieur, elle a un front extérieur.