[MUSIQUE] Bonjour. Bienvenue dans ce premier module intitulé l'importance du changement. Vous entendez parler de changement au quotidien, à la maison, en entreprise, dans les médias, partout on parle de changement. Pourquoi cette notion très ancienne, est-elle aussi à la mode? Parménide et Héraclite s'opposaient déjà en leur temps sur cette notion de changement, donc le concept n'est pas nouveau. Qu'y a-t-il de nouveau pour qu'on en parle et que celui-ci devienne une préoccupation managériale dans les entreprises? Une étude menée par la Chaire ESSEC du changement et Ipsos en 2011, a montré que le nombre de changements avait été multiplié par 3 en une quinzaine d'années. Pourquoi cela? Il y a effectivement l'accroissement du nombre de projets de changement, dans les entreprises, mais il y a aussi le fait que l'on nomme changement, un certain nombre de choses que l'on réalisait avant, dans l'activité quotidienne, sans lui donner ce nom. Pourquoi cela? Parce qu'on veut accélérer la mise en œuvre des transformations et on donne le nom changement, pour dire vous voyez, il y a un existant, un futur et il faut aller de l'existant au futur le plus rapidement possible. Quels sont les facteurs qui expliquent cet accroissement du nombre de projets de changement dans les organisations? Il y a plusieurs facteurs qui interviennent. Un premier facteur qui a toujours été un des déterminants de la transformation en entreprise, c'est la technologie. Effectivement, tous les jours, il y a des nouveaux brevets, de nouvelles technologies qui apparaissent et les entreprises s'interrogent si elles doivent les intégrer, comment elles doivent les intégrer, pour se construire un avantage concurrentiel. Actuellement, la technologie digitale est en train de créer, ce que certains nomment un raz-de-marée ou effectivement une évolution majeure, qui oblige toutes les organisations à s'intéresser au sujet et à intégrer cette technologie dans l'ensemble des pratiques et des usages. Mais, il y a bien d'autres facteurs explicatifs que cela. Parmi ceux-ci, il y a la crise qui joue dans le monde occidental, le phénomène de crise que l'on connaît depuis un certain nombre d'années, oblige les entreprises à mettre en place des plans d'optimisation, des plans d'excellence opérationnelle, des plans d'économie. Il y a également dans les facteurs explicatifs, la concurrence, qui devient de plus en plus importante, mais il y a aussi la mondialisation, qui crée autant de contraintes que d'opportunités. Parmi ces facteurs, nous trouvons également l'évolution sociétale du client et la volonté de celui-ci d'obtenir toujours quelque chose de nouveau, ce qui oblige les entreprises à modifier leurs produits et leurs services et à proposer à ces mêmes clients de nouveaux produits, de nos services, régulièrement, conduisant ainsi à de nombreux changements dans les organisations. Il y a également par rapport à cette exigence de nouveauté du client, de nombreux projets d'innovations qui se font dans les entreprises. Et puis, il y a un dernier facteur qui est également la législation. La législation qui va obliger les entreprises à mettre en place un certain nombre de procédures, de règles, mais aussi de fonctionnement, pour être en accord avec la loi en lien avec effectivement des contraintes étatiques ou autres. Donc, tous ces facteurs contribuent à la multiplication du nombre de projets de changement. Mais dans une entreprise, il y a la partie de l'activité, dite pérenne, et la partie de l'activité, dite en projet. Une entreprise est faite pour créer de la valeur, elle réalise son activité au quotidien et elle va mener des projets de changement, pour faire évoluer sa manière de faire, et ainsi se construire de nouvelles organisations, de nouveaux produits, de nouvelles postures, de nouvelles cultures, etc. Et l'entreprise doit faire un lien et de trouver un équilibre entre son activité pérenne et ses projets de changement. Et effectivement, comme on a l'habitude de dire, pendant les travaux, la vente continue. Et on peut dire en entreprise, pendant le changement, l'activité continue. Donc, elle doit trouver un équilibre entre ce qu'elle fait et les projets de changements, qui vont lui permettre d'opérer des transformations sur ce qu'elle fait. La conduite du changement est importante parce que l'on pense qu'elle est difficile à mettre en œuvre. Pourquoi est-elle difficile à mettre à œuvre? Elle est difficile parce que souvent les projets de changement se heurtent à ce que l'on appelle la résistance au changement. Qu'est-ce que c'est que la résistance au changement? C'est la peur des personnes à opérer ce changement, c'est la difficulté qu'elles auront à se projeter, à vouloir faire. Derrière ça et derrière cette notion, qu'y a-t-il exactement? Le changement, c'est abandonner un existant connu, pour un avenir justifié par un progrès. Donc, il faut dans un premier temps abandonner son existant. Ça peut s'appeler les routines, ça peut s'appeler les habitudes, je dois faire en sorte de dire adieu à certaines manières de faire, qui peuvent être confortables, parce que je ne les remets pas en cause, elles ne sont peut-être pas optimales, mais le fait de ne pas les remettre en cause crée une forme de confort. Donc, il y a ce premier élément dans la résistance au changement qui est l'abandon des habitudes et de l'existant. Mais, il y a un autre phénomène dans le changement, c'est qu'il y a un effort d'apprentissage. Dans un changement, on crée ce qui n'existe pas. Et pour créer ce qu'il n'existe pas, il faut apprendre à faire autre chose, et là , ça va demander un effort. L'effort d'apprendre une nouvelle manière de faire, une nouvelle technique, mais aussi l'effort que l'on va avoir pour, entre guillemets, se tromper une première fois, parce que c'est en se trompant qu'on apprend. Donc, ce double phénomène, d'abandon de l'existant et d'effort d'apprentissage, peut créer, ce n'est pas toujours le cas, des phénomènes de routine, qui vont faire que, quand on propose le changement, les personnes le refusent. La phrase d'Edgar Faure, un politicien français, mentionnée dans ces termes-là la notion de résistance : en décrétant le changement, l'immobilisme s'est mis en route et je ne sais plus comment l'arrêter. Nous voyons bien que lorsque l'on demande un changement, il peut y avoir un phénomène de résistance. D'ailleurs, l'enquête Ipsos et Chaire ESSEC du changement menée en 2011, mentionnait que les deux tiers des personnes concernées par le changement, estimaient qu'elles n'étaient pas suffisamment accompagnées dans les projets de changement et également, qu'elles souhaitaient être plus associées à la co-construction du changement. Je ne dirais pas que ces deux tiers de personnes sont opposées au changement, Mais on voit qu'elles sont en demande de participation, à l'élaboration de ce même changement. Un autre phénomène intervient dans ce que l'on appelle l'importance du changement, c'est le raccourcissement des délais de mise en œuvre des projets de changement. L'enquête Ipsos- ESSEC réalisée en 2011, montrait que le temps accordé à un projet de changement, avait été divisé par 2, en une quinzaine d'années. Là où on accordait 24 mois pour la réalisation d'un changement, on en accorde plus que 12 mois actuellement. Donc, on voit effectivement que la notion de changement est beaucoup plus importante, parce qu'on demande aux gens de changer avec des facteurs multiples, avec des phénomènes de résistance et dans des délais réduits, avec la question, ces délais sont-ils suffisants. Tous ces phénomènes-là militent pour dire que le changement n'est pas un phénomène ordinaire qui va se faire tout seul, mais un phénomène qui nécessite d'être accompagné par des théories, des méthodes, mais aussi des outils. On parle dès lors que le changement est devenu un objet gestionnaire, pour lequel il est nécessaire d'avoir des théories, des méthodes, des outils, afin de se former, dans l'objectif d'améliorer sa capacité à changer et de faire, là , du changement, non pas une contrainte, mais une opportunité, et de dire plus on change et plus on change rapidement, plus on pourra faire de choses et plus on pourra découvrir de choses et mieux ça sera. D'où l'importance de toute cette démarche et toute la théorisation, mais également de toute la formation et de tout l'outillage qui est donné à ce concept de conduite du changement. Merci beaucoup. [MUSIQUE] [MUSIQUE]